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Source : OpinionWay. Sondage réalisé auprès de jeunes gens de 15 à 25 ans.

Intéressant ce sondage OpinionWay réalisé auprès de jeunes gens de 15 à 25 ans pour l’ADEME (Agence de la transition écologique) durant l’été 2023. En gros, ils sont tous d’accord sur la situation écologique (catastrophique) mais ils semblent bien peu à vouloir s’engager. Anaïs Rocci, sociologue de l’ADEME, note : « Quand on regarde la télé, on a l’impression que les jeunes sont actifs dans la lutte contre le changement climatique. Mais, en réalité, une minorité d’entre eux seulement est prête à franchir le pas. »
Ainsi la conscience des enjeux environnementaux est très forte. 79 % disent accorder une grande importance à ces sujets ; 75 % pensent être plus engagés que les anciennes générations.
Mais, quand il faut passer aux actes, il y a comme un problème. Seuls 9 % avouent être prêts à rejoindre une association de défense de l’environnement ; ils ne sont que 14 % à vouloir participer à une manifestation pour le climat ; et 8 % sont d’accord pour une action de désobéissance civile. 25 % toutefois accepteraient de boycotter une entreprise ayant des pratiques « non vertueuses » en matière d’environnement.
Une responsable de l’ADEME, Valérie Martin, commente : « Chez les 15/25 ans, on est beaucoup dans les petits gestes du quotidien et non pas dans une véritable transformation des modes de vie, avec des jeunes qui souhaitent aussi voyager et consommer. Ils savent pertinemment que les écogestes n’auront pas un réel effet, mais c’est leur façon de s’engager. »
L’enquête montre aussi que les jeunes estiment ne pas avoir assez de temps pour se consacrer à un engagement plus organisé ; certains disent que l’envie et la motivation ne sont pas là ; d'autres admettent une forme d’égoïsme. Ou pire : un certain fatalisme. « Les 15/25 ans appréhendent le monde comme allant mal, se caractérisant par une addition de crises sans fin et comme étant sans perspectives d’amélioration, souligne l’étude. Beaucoup jugent ainsi qu’il est déjà trop tard pour limiter le changement climatique avant qu’il n’entraîne des effets dévastateurs ou considèrent qu’ils n’ont aucun poids dans la lutte climatique. »
Parmi les données positives de l’enquête, les jeunes veulent être mieux informés (80 %), l’école est jugée essentielle dans cette sensibilisation, et la famille est un lieu important de débats sur ces enjeux. « La famille reste un point d’ancrage pour l’écologie. Ce dialogue intergénérationnel peut être une source importante d’évolution de la société pour la transition », espère l’ADEME.

Cause commune36 • novembre/décembre 2023